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« Giselle » Ould-Braham Heymann : vertiges de l’entre-deux-mondes

P1010032Giselle, soirée du 11 juin 2016

Je commençais à me résigner, et j’avais tort : il m’aura fallu attendre la fin de cette série de Giselle pour voir enfin une distribution entièrement satisfaisante, des petits aux grands rôles, et surtout, dont les acteurs principaux s’accordent au petit poil, comme une évidence. Ainsi, le partenariat entre Myriam Ould-Braham et Mathias Heymann fourmille d’attentions touchantes ; le flirt entre les personnages s’enrichit d’une attachante complicité du bout des doigts.

De même, la rivalité amoureuse entre les deux prétendants de Giselle est parfaitement rendue : outre que le contraste entre l’élégant Loys et l’Hilarion plus terre-à-terre de François Alu est plus marqué qu’à l’ordinaire, l’interaction est aussi parfaitement rendue ; quand Loys, pourtant sans armes, fait reculer Hilarion, c’est moins l’effet de l’autorité du premier (version habituelle), que de la stupéfaction du second, doublement troublé par la déroute de ses arguments (son type de virilité est inopérant, il y en a donc un autre) et par le mystère sur l’identité de son rival.

On ressent, à voir les trois danseurs, l’intensité physique de leur engagement : lors du divertissement avec les amies de Giselle, Mlle Ould-Braham vacille comme une chandelle (elle tomberait à terre si son partenaire ne la retenait pas) ; Alu, espérant convaincre la donzelle, la colle littéralement ; et les effondrements de fatigue d’Heymann au second acte paraissent de vraies chutes de cascadeur et non des poses de danseur (notamment le dernier, avant la salvatrice cloche du matin).

Mlle Ould-Braham a compris que Giselle est à la fois une jeune fille et un destin. D’où une impression de personnage double, qui s’enracine dès le premier acte. Par l’usage du tablier, elle ancre discrètement le statut social de la jolie paysanne ; mais elle a, dans l’expression, une réserve, et dans le mouvement, une touche délicate, qui la placent à part de ses congénères. Là se noue le drame : à l’instant de sa fausse promesse, Albrecht a pu sincèrement croire abolie la barrière nobiliaire.

Le spectateur néglige facilement la personnalité du bonhomme, jusqu’à le considérer comme une simple machine à entrechats. Cela s’appelle avoir le regard de Myrtha. De cette myopie, Mathias Heymann nous guérit : lui aussi a une double nature, altière et espiègle, humaine et féline, sociale et tripale. C’est le premier Albrecht qui m’a donné la chair de poule au moment des fameux entrechats six : je n’ai pas regardé les pieds, je n’ai pas retenu les bras, je ne me souviens plus du visage, je n’ai vu que de l’énergie qui partait en battements.

Dans un acte blanc réussi, les interactions entre Giselle et Albrecht sont nimbées d’une touche d’irréel (est-elle vraiment là ? parvient-il réellement à la toucher?). Nos deux danseurs semblent s’accorder les yeux fermés, comme en rêve. Alors que Dorothée Gilbert devient post mortem une madone protectrice, Myriam Ould-Braham reste une brindille en mission ; le croisé des bras sur la poitrine, haut  et retenu, a un aspect sacré et sépulcral.

Pour notre bonheur, Hannah O’Neill complète le quatuor. La reine des Wilis est une malheureuse qui a réussi : elle connaît les sous-bois comme sa poche, les investit avec assurance et légèreté, mais sans états d’âme. Il faut au rôle une solide technique, et une autorité toute en grâce, et non en force. Les adjointes Charline Giezendanner et Sylvia-Cristelle Saint-Martin sont à l’unisson. Dans la fine équipe du 11 juin, on compte aussi les protagonistes du pas de deux des paysans, en la personne d’un Pablo Legasa à l’élégance prometteuse, et d’une Eleonore Guérineau toute de tranquille facilité.

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« Giselle » : Ludmila Pagliero, la chair et l’esprit

P1010032Giselle, Ballet de l’Opéra de Paris. Soirée du 8 juin 2016.

Au premier acte, ce qui frappe et séduit dans le couple formé par Ludmila Pagliero et Karl Paquette, c’est la clarté de la pantomime. Melle Pagliero est une Giselle enjouée, presque primesautière. Sa naïveté est pureté de cœur, mais ce n’est pas une petite dinde. Il faut voir les petites agaceries qu’elle destine à Albrecht, comme elle arrange sa robe sur toute la largeur du banc afin de se prévenir, momentanément, des ardeurs de son amoureux. Albrecht-Paquette, quant à lui, sait très bien jouer la badinerie face au jeu de fuite-évitement de sa partenaire (on reste un peu plus réservé sur la réactivité de ses pieds dans les cabrioles. Mais, après tout, Alu est là pour contenter l’œil dans ce département). Pendant la diagonale sur pointe, Ludmila Pagliero a les mains un peu lâchées. Ce qu’elle perd en « grand style », elle le gagne en véracité de sentiments. Sa Giselle a vraiment l’air d’être à la fois comblée d’être enfin autorisée à danser et un peu honteuse de se produire ainsi devant tout le village et l’homme de sa vie. Cet instinct dramatique sert parfaitement la danseuse pendant la scène de la Folie : vidée de son naturel, le visage prenant soudain les accents douloureux d’une piéta, Ludmila-Giselle entre dans une transe qui la porte presque vers les dangereux rivages du verbal. On s’étonne qu’elle ne cède à la tentation de crier pour de vrai. Elle semble s’effondrer et mourir plusieurs fois sous nos yeux. La dernière fois qu’elle se relève, on a le sentiment que ce n’est que sous l’emprise du sortilège de la reine des Wilis.

L’acte 2, commence sous de jolis auspices. Fanny Gorse, qui s’était faite remarquer cet hiver en illuminant le rôle plutôt ingrat de Rosaline de « Roméo et Juliette », se voyait donner sa chance dans le rôle de Myrtha, la reine des Willis. La jolie et longue ballerine nous a offert un bouquet de belles promesses. Après une entrée de piétinés un tantinet prudente, elle développe ses arabesques avec grâce tout en donnant, quand il le faut, du staccato à sa danse pour souligner l’autorité de son personnage. La délicatesse du travail de pieds vient ajouter, par contraste, un très joli vernis spectral à la Myrtha de Melle Gorse dans l’écrin velouté du corps de ballet. Tout cela a grande allure.

Ludmila Pagliero réapparait avec cette allure de madone qui avait été la sienne pendant la folie. La touchante figure rédemptrice semble souffrir encore du souvenir pénible de cet épisode qui a conduit à sa fin tragique. Techniquement, elle dépeint une ombre légère, crémeuse (car tout son travail est très silencieux) gardant néanmoins une consistance charnelle.

Hélas, on a un peu perdu Karl Paquette en route. Partenaire attentif capable également d’accomplir une belle série d’entrechats-six au moment crucial, il peine néanmoins à émouvoir. Est-ce la désagréable impression laissée par son attitude pendant la scène de la folie ? Car était-il nécessaire de poser son doigt sur sa bouche pour tenter d’empêcher Bathilde de confirmer les craintes de Giselle? donnant à Albrecht une apparence sinon de cynique, au moins égoïste. A l’acte 2, il s’affale pourtant beaucoup sur la tombe de Giselle. Mais la mort d’Hilarion nous a paru plus poignante que les larmes de ce prince. L’impression est confirmée lorsque le rideau se ferme sur la clairière aux premières lueurs de l’aurore. Karl Paquette est un prince qui part en remportant ses lys. Toujours mauvais signe….

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Giselle… Si les fleurs pouvaient parler #FlowerPower

Carte postale 1900Margaux à Lili :

Ma vie est vraiment top ! J’suis au soleil, tranquille, devant la petite maison de cette très gentille veuve un peu névrosée. Elle ne fait de mal à personne ; elle agite juste un peu les bras pour mimer des machins un peu lugubres du genre « mourir », « morte » et « ressuscitée d’entre les morts ». La maison est proprette, le terreau bio, comme il se doit dans un village perdu au milieu de nulle part, et mes pétales sont devenues d’un blanc crémeux, d’un duveteux… C’est bien simple, ces derniers jours, je me passe allègrement de mousse coiffante.

Sa fille Giselle est trop choute, un peu comme nous les marguerites ; même si on n’est pas des fleurs de la haute, on a une élégance naturelle, on relève le menton, on s’bouge et on donne envie de sourire aux gens.

Un jour, quelqu’un me la posera, « LA question » ! En attendant, j’maîtrise.

Le seul bémol du bled c’est ce type, Hilarion. Tu sais, celui qui fait son mec parce qu’il a du boulot ? Il arrête pas d’accrocher des trucs au clou qu’est juste au dessus d’ma tête. Les bouquets, c’est déjà pas top – les fleurs des champs sont d’un vulgaire et leur conversation d’un rasoir. Attends : les A-beeeeeeilles ! Mais alors quand c’est des lapins morts, j’ai juste envie d’pleurer. Le sang goutte sur mes pétales et ensuite j’ai plus qu’à prier pour qu’il pleuve. Beurk !

Attends ! Attends !!! Ouhhh, v’la un joli minet qui s’amène ! Tiens, bizarre, il a une épée et son pote s’en va la cacher dans la chaumière d’en face, là où les mauvaises herbes ont l’habitude de zoner. Huuuum !

Il fait du flan à Giselle ! Il lui court après ou quoi?

Wesh, ça y est ! Le thème musical est lancé ! Giselle me regarde, mais c’est qu’elle va m’choisir !!! Je vais être candidate à « ZE Quouestionne ». Une star de la télé réalité ! Bon, à plus, j’m’arrache !

Ça fait mal ! Plus que j’aurais pensé. Et la façon dont tout-ça s’est terminé m’a vraiment vexée.

J’ai ESSAYÉ de dire à G « Fais gaffe, monsieur beau gosse, c’est qu’des problèmes, même si je l’trouve mimi aussi. » Mais ce troudu m’a arraché un autre pétale, sournoisement- comme si deux épilations c’était pas déjà plus qu’assez. Du coup mon « IL T’AIME, PAS-DU-TOUT » est passé complètement hors radar. Et puis, tu vas halluciner, ensuite il m’a j’tée ! Quel saligaud. Encore heureux que son poteau avait mis son épée à l’abri.

Alors me voilà, faisant tapisserie sur le côté, cul par-dessus-tête et définitivement en vrac du côté pétale. Mais ce que je peux tout de même voir avec ma petite figure jaune boudeuse, ça ne m’plais pas du tout.

Le nouveau, le mimi, il s’avère que c’est un TO-TAL IMPOSTEUR. Fiancé genre depuis toujours, à une espèce de riche pétasse.

Par contre, je fais un come back de fou. La brave fille vient juste partager notre selfie « Il m’aime, Un peu, beaucoup… » avec «Amis et Connaissances ». ENFIN ! Tout le monde a maintenant pigé c’que j’essayais de dire depuis le début.

C’est trop triste que Giselle ait dû mourir. Je l’aimais bien.

:(((

*

*                                                  *

Lili à Margaux :

Tu ne connais pas ta chance, tu t’es juste fait débiner. BON D’ACCORD, déchiquetée aussi. C’est pire.

Aujourd’hui, ton mec, le prince, a pointé son nez dans notre serre fraiche et a fait couper une brassée d’entre nous au dessus de la cheville par Wilfrid ; tu sais, son copain.

Donc me voilà, au milieu de nulle part, de nuit avec mes sœurs, congelée et complètement flippée. Tu le crois, ça, Albrecht – c’est son vrai nom – nous a emmené là-bas, genre au milieu de méga-nulle-part et s’est contenté de nous larguer toutes sur la première tombe venue. Brrrrrrrr !

Un pathétique bouquet de fleurs des champs nous avait devancées sur la tombe. C’est confirmé, la rubrique des abeilles crevées est leur seul sujet de conversation.

….

Dernières nouvelles :

La forêt est dirigée par une bonne femme pas commode qui – le croiras-tu ? – chaque soir à minuit, empoigne de quelconques feuillages, des brindilles, bref si elle n’en trouve pas, tout ce qui lui tombe sous la mire (tu me pardonneras l’homonymie) et puis, crois-le ou pas, se met à agiter dans tous les sens ces quelques choses afin de convoquer toutes ces autres nénettes hyper déprimées.

Puis elles piétinent en rond toute la nuit, de très, mais alors de très très mauvaise humeur. Le gazon se plaint d’affreux maux de tête !

Attends un peu ! Tu me disais que Giselle était morte ? Mais la voilà ! Bon, c’est vrai qu’elle est toute pâlote.

Et ne voilà-t-il pas qu’elle fait des avances à Albrecht ! Elle lui verse même sur la tête un escadron de fadasses petites fleurs des bois. Hé ! Mamzelle Perfection ! Ça t’aurait fait mal de nous faire participer à la place ?

Quant à l’autre pimbêche de reine des zombies, madame Myrna, Mirza, ou je ne sais plus de quel nom ronflant elle s’épelle : sérieusement, est-ce qu’elle peut ignorer que ses brindilles sont incroyablement allergiques à tout objet en forme de « t » ? C’est un coup à les faire crever.

Elle a deux meilleures copines qui se font appeler dans le programme, tiens-toi bien…, Moyna et Zulma, sans blague…

Cet endroit est bourré de cas cliniques…

Margo, toi et les lapins serez heureux d’apprendre que les fiancées viennent juste de jeter ce ringard d’Hilarion dans le lac.

Oooh, je te le donne en mille, G et A se fredonnent ton thème l’un à l’autre. Trop bien ! Marguerites en force !

Ne me vire pas de ta liste d’amis, mais peut-être te trompais-tu au sujet du « pas du tout » ? J’dis ça, j’dis rien.

Après pas mal d’émois, les voilà tous partis. Whouuuu !

Enfin à part Albrecht. Il est tout suant et je pense que ses batteries sont sérieusement à plat.

Mais, mais,… il se dirige vers nous avec ce regard qui dit, j’ai besoin de prendre LA pose (dramatique).

Que va-t-il faire ? Choisir l’une d’entre nous ? Ça ne serait pas équitable.

Ou alors en prendre quelques-unes, et nous lâcher une par une sur la tête afin que nous soyons non seulement laissées seules dans cette damnée forêt mais encore obligées de lutter contre la baisse de réseau consécutive à une chute ?

Il ne pourrait pas juste nous ramener toutes à la maison ?

Pour sûr, j’opterais bien pour cette dernière solution. Mais cela voudrait dire sans doute qu’il nous recyclerait en nous donnant à sa femme. Rien que d’y penser… Beuuuurk !

Parfois, c’est tout de même moche la vie d’une fleur, hein ?

VDF

Carte postale 1900bis

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Giselle…If The Flowers Had Their Say #FlowerPower

Carte postale 1900Daisy to Lily:

 I love my life. I get to sit in the sun in front of the little house of a nice, if kinda neurotic, widow lady. She does no harm, just waves her arms around miming gloomy stuff like “dying,” “dead,” and “rising from the dead.” House is clean, the plant food organic as it should be in a village in the middle of nowhere, and my petals have become so creamy white and super fluffy these days that I can even skip the conditioner.

Her daughter, Giselle, is a real sweetheart, kind of like us daisies: even if we’re not a noble flower we do have natural elegance, hold our heads up high, wave a lot, and make people smile.

One day, someone will ask me “the question.” But while waiting, I’m chill.

The only real downer in this nabe is that Hilarion guy. You know, the one who thinks he’s a big hotshot because he has a job?  He keeps hanging things up on the hook right above my head. The bouquets are bad enough – flowers from the field are so tacky and such boring conversationalists. I mean: bees? Puhlease. But when it’s the dead rabbits I just want to cry. They drip blood on my head and all I can do is pray for rain. Gross.

…..

Wait a minute. Ooh, a cute new guy just showed up. Weird, he’s got a sword and his man friend goes to hide it in that cottage across the way where the Weeds hang out. Hm.

He’s putting to moves on Giselle. Is he chasing her or what?

OMG, it’s happening! The theme song has started! Giselle is looking at me, no, she’s reaching for me…I’m gonna be a contestant on “The Question?” A reality star! Gotta go!

…..

 That hurt more than I expected. And the way the whole thing panned out really hurt my feelings.

 I TRIED to tell G. “Watch out, Mr. Handsome looks like such bad news, even if I think he’s cute, too.” But then the asshole yanked out yet another petal on the sly – as if even two just plucked wasn’t like so much more than enough. So my cry of  “he loves you not, BFF!” went totally off her radar. Then he, get this, just tossed me away. What a creep. Good thing his bro had taken away that sword.

So here I am, kind of off to the side, upside-down and definitely the worse for wear petal-wise. But what I can still see with my little yellow frowny face, I do not like.

 The cute new guy turned out to be a TOTAL fraud. He’s a…PRINCE! Engaged to some rich bitch since, like, forever.

 But I’m having the most amazing comeback. That sweet girl just shared our “He Loves Me, Not” selfie — even with acquaintances.  FINALLY everybody got into what I had been trying to say in the first place.

 Pity Giselle had to die, though. I liked her.

: (((

 *

*                                                 *

Lily to Daisy:

 You are soooo lucky you only got seriously dissed.  OK, shredded too. This is worse.

 Today your prince guy showed up at our excellent hothouse and had Wilfried — his pal, you know, the one who’s always worried and hiding stuff — chop a bunch of us off at the ankles.

 So here I am in the middle of nowhere at night with my sisters, freezing and freaked out. Would you believe it, Albrecht – that’s his real name — took us out here into like mega-nowhere and just plonked the bunch of us on some random grave. Creepy!

 A pathetic bunch of wildflowers already beat us to the tomb. Yup, confirmed, all they can talk about are dead bees.

…..

 So here’s what’s goin’ down:

 The forest is ruled by this really tough female who – every single midnight, would you believe it? – grabs some foliage, twigs, whatever if she can’t find the myrrrh (they try really hard to hide from both spells and spell-check) and then, believe it or not, waves around the whatever so as to summon up all these other severely depressed females.

 They then stomp around all night in a really, really, bad mood. The grass have developed major migranes.

 …..

 Wait a minute. You said Giselle was dead. But here she is! Does look kind of pale though.

And she’s putting the moves on Albrecht. Even dropping a posse of dinky little woodland flowers on his head. Hey, Miss Perfect, what would have been so uncool about using us instead?

As for hoity-toity zombie queen Ms. Myrna, Myrtle, or whatever fab way she spells her name: can she seriously not know that twigs are incredibly super-allergic to all objects shaped like a “t?” Makes them pass out?

She’s got two besties who call themselves in the program book, get this, Moyna and Zulma. Not kidding.

This place is full of nutcases.

…..

Daisy, you and the rabbits will be happy to hear that the girlfriends have just dumped that loser Hilarion into the lake.

Ooh and get this. G & A keep humming your theme song to each other. Cool! All power to the Daise’!

Don’t unfriend me, but maybe you were wrong about the “he loves me not” stuff? Just thinkin.’

…..

After a lot of commotion they’ve all gone.  Whew.

 Except for Albrecht. He’s all sweaty and his batteries are thisclose to dying.

….

Uh, oh. He’s heading towards us with that “I need a flower to strike a pose [dramatic]” look.

What will he do? Pick just one of us? That would be so unfair.

Or grab a few, and then drop us on our heads one after the other, so that we’re not only still out alone in a goddamn forest but battling those kinds of concussions that makes our wireless go down?

Couldn’t he just take us all back home?

Obviously I’d prefer this last one.

 But that would probably mean he’d recycle us off to his wife.

Come to think of it: eeew.

Sometimes being a flower really sucks, doesn’t it?

 WTF just happened to us?

 The “F,” of course, is for “flower.”

Carte postale 1900bis

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