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Patrick Dupond (1959-2021) : portrait en maître de cérémonie.

Patrick Dupond. Drosselmeier dans le Casse Noisette de John Neumeier. Décembre 1993. Photographie Cécile W.

Patrick Dupond…

Comme beaucoup de gens de ma génération, je l’ai connu avant même de l’avoir vu. Le jeune prodige était partout depuis Varna en 1976. Il était étoile internationale avant d’avoir été étoilé à l’Opéra en 1980. Son « exposition médiatique », dirait-on aujourd’hui, était telle que je connaissais des détails de sa biographie avant même de tomber amoureux de la danse. Le journal de 13h, les Grands échiquiers de Jacques Chancel, Paris Match dans les salles d’attente…

Je n’ai pourtant pas rencontré le danseur sur scène avant ce point d’acmé de sa carrière où, revenu dans la maison dont il avait claqué la porte, il cumulait désormais les titres de directeur de la danse et d’étoile. J’avais acheté un billet pour un programme Serge Lifar et choisi une date en particulier parce que monsieur Dupond « avec un D comme Danseur » interprétait  Icare. Dans ce ballet-mythe, un imprudent s’approche trop près du soleil et termine sa trajectoire, après un tour de toboggan, par une très célèbre pose, mi-désarticulée mi-narcissique rendue iconique par son créateur, Serge Lifar…

Pour autant, ce soir-là, le coup de foudre n’eut pas lieu. J’avais trouvé que le formalisme d’Icare ne lui convenait pas. Il n’évoquait pas la statuaire archaïque comme un Charles Jude, l’autre titulaire du rôle. Et puis mon esthétique de la danse était déjà coulée au creuset de la génération suivante de danseurs, connue sous le nom de « génération Noureev » dont certains avaient pourtant le même âge que lui.

Patrick Dupond ne dansait pas avec le chic cristallin de ces nouvelles stars de la danse. Son style était un curieux mélange de lyrisme post-Lifarien et de bravura soviétique. Il pouvait se la permettre. Sa technique saltatoire était au-delà de l’exceptionnel. Je ne sais pas si j’ai assisté à quelque chose d’aussi hors du commun depuis.

Dans mes rencontres ultérieures avec Patrick Dupond-le danseur, il y aurait toujours la grande question de savoir si le rôle lui conviendrait ou non. Quoi qu’il arrive on savait qu’on n’allait pas voir Siegfried ou Basilio mais Patrick Dupond dans Siegfried ou Basilio. Les fortunes furent diverses. Pour moi, Dupond n’était pas un prince et pas vraiment un amoureux non plus.

Mon deuxième grand rendez-vous, Don Quichotte avec Sylvie Guillem, fut plus mémorable par l’électricité qui régnait dans la salle que par l’accord de style entre les deux danseurs (et personnellement, ce soir-là, ce fut la reine des Dryades d’Elisabeth Platel qui rentra dans mon panthéon personnel).

Son Lac des Cygnes version Bourmeister avec Marie-Claude Pietragalla était un « presque ». J’écrivais alors une de mes premières tentatives critiques, ayant vu toutes les distributions : « Patrick Dupond reste pour sa part égal à lui-même. Il fait de fort bonnes choses – très présent sur scène, son interprétation psychologique est sincère et homogène – et quelques fort mauvaises comme au 3e acte où il se livre à ses traditionnelles interprétations chorégraphiques certes pleines de bravura mais teintées d’un maniérisme insupportable ». Dans Roméo et Juliette, aux côtés de Monique Loudières, il m’avait davantage convaincu. Aimait-il d’Amour sa Juliette ? Qui sait? Mais il communiquait à merveille le sentiment d’urgence et de fièvre des amours adolescentes.

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Au final, Patrick Dupond m’aura néanmoins marqué de manière indélébile dans deux rôles de maître de cérémonie, et dans deux ballets de John Neumeier.

Son Puck dans le Songe d’une nuit d’été convenait à merveille à sa personnalité d’éternel enfant facétieux et à sa technique explosive, ses jetés époustouflants se muaient naturellement en galipettes, véritables rodomontades. Sa science du « rattrapé » (combien de quintuples pirouettes se sont-elles presque achevées de dos pendant sa carrière ?) faisait merveille dans la scène où Puck, chaussé des binocles d’Héléna, se cognait dans tout et tous tel un bateau ivre. À la fin du ballet, Puck redevenant Philoctète, maître de cérémonie de Thésée, si Dupond surjouait à dessein la solennité affairée du larbin chic, c’était pour rendre d’autant plus palpitant le moment où, n’y tenant plus, il tombait une dernière fois le masque pour redevenir l’organisateur des plaisirs d’Obéron.

Patrick Dupond et Elisabeth Platel dans Casse-Noisette de John Neumeier. Décembre 1993-Janvier 94. Photographie Cécile W.

C’est encore dans le rôle d’un autre maître de cérémonie que Dupond m’a marqué durablement : son Drosselmeier-Petipa dans le Casse-Noisette petersbourgeois de Neumeier, figure paternelle et facétieuse avec la Marie d’Elisabeth Maurin et mentor-Pygmalion presque jaloux avec la Louise d’Elisabeth Platel, grande ballerine des Théâtres impériaux.

Ce rôle allait bien à la star Dupond. N’était-ce pas précisément ce qu’il était à ce moment-là dans la « vraie vie » ?

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Car je retiendrai surtout de Patrick Dupond son rôle de danseur-directeur, qui présida au destin du ballet de l’Opéra entre 1990 et 1995. Il ne fut en aucun cas une star égocentrique rejouant ses succès passés ou commandant des œuvres sur mesure à des chorégraphes (excepté le fastidieux Grand Pas de Twyla Tharp pour une soirée de gala): les artistes de sa compagnie étaient au centre de sa stratégie.

C’étaient deux remarquables soirées de Pas de deux aux antipodes de la chicherie traditionnelle de la maison: à l’une, entre étoiles de l’Opéra, succédait une autre durant laquelle chaque star maison dansait avec une star invitée d’une grande compagnie étrangère. On n’a pas revu cela depuis 30 ans…

C’étaient aussi des émissions de télévision où le directeur défendait chaleureusement les talents de sa troupe,  comme dans ce Musiques au cœur d’Eve Ruggieri au moment de la reprise de Don Quichotte en 1990. Les extraits de cette émission ressurgissent régulièrement sur les réseaux sociaux : le pas de deux Legris-Loudières et le solo de la reine des Dryade de Platel dans le Grand Foyer. Il est dommage que l’extrait de l’acte 1 entre Dupond et Florence Clerc soit si difficile à trouver ; il était savoureux et tendre.

Lors de la soirée d’ouverture de sa première saison en tant que directeur, le grand défilé avait été rejoint par l’ensemble des étoiles passées de la compagnie. Une fois encore, Patrick Dupond détonnait dans cette maison ordinairement en défaut d’anamnèse.

 

À son départ, cette ouverture et cette promotion des danseurs ont connu une fin. Sa succeseure aura voulu que sa programmation soit la star, laissant la jeune génération d’interprètes tomber sous le radar de la presse, clôturant à terme les années d’or de la suprématie des danseurs hexagonaux ; cette suprématie sans doute initiée un jour de juillet 1976 lorsqu’un très jeune homme au nom ridiculement français avait obtenu une médaille d’or et un grand prix de Varna au nez et à la barbe de tout le gotha de la danse russe.

 

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Un argument pour « Le Songe d’une nuit d’été » de Balanchine.

Grandville : L’Amour fait danser les ânes

Dans l’original de Shakespeare vertigineusement déroutant, une palette de personnages divers et variés s’entrecroisent, se déchirent et se rabibochent sous un clair de lune.

Un roy des fées et sa noble dame se querellent pour savoir lequel des deux aura la garde d’un joli petit page de compagnie. Chacun d’entre eux considère qu’il le vaut bien. Pauvre chéri !

Deux jeunes damoiselles et deux jeunes damoiseaux, aristocratiques mais terre-à-terre, considèrent qu’ils sont / ne sont pas amoureux. Qu’ils se détrompent !

Un duc (d’Athènes, rien que ça) et sa guerrière de fiancée considèrent qu’une toute nouvelle pièce de théâtre serait la plus digne des additions à leur festivités de noces. Mauvaise idée.

Une horde calamiteuse d’artisans mal dégrossis qui considèrent qu’ils peuvent écrire cette pièce – et même apprendre à la jouer- tout ça en un jour. Mais en fait, non…

Et puis il y a Puck, qui considère qu’il sait ce qu’il fait mais qui en fait ne distingue pas sa droite de sa gauche.

Aucun d’entre eux ne capte vraiment  «qu’à trop considérer, on sidère surtout par son ânerie ».

Mais  voilà que le vrai âne entre en scène. C’est le sot enchanté et enchantant, Bottom le tisserand, que Puck a transformé en bourricot. Gentil et naïf, Bottom considère qu’il n’a pas besoin de magie pour mettre en chaleur une reine des fées…

Mais voyons ce que donne l’adaptation par Balanchine de ce classique sans queue ni tête.

Acte 1 (à peu près une heure)

Ouverture et scène 1

De grands papillons et de mignonnes petites lucioles  sautillant aux côtés de Puck le lutin, voient leur clairière traversée par une grande variété de personnages ; une jeune fille au désespoir sémaphorique, une titubante troupe d’artisans avinés ; le roi des fées Obéron et sa reine Titania.

Titania et Obéron semblent être au milieu d’un véritable incident diplomatique – elle dit « non » à foison. Voyez-vous, Obéron veut que sa femme lui cède son jeune page (en général costumé en petit indien d’Inde à turban). Il est tellement  condescendant que vous pourriez bien confondre et le prendre pour son papa. Il ne remporte pas cette manche.

Et voilà qu’un nouveau type paraît. C’est Thésée, le duc d’Athènes. Il aimerait bien se consacrer à sa fiancée, une autre reine, Hyppolyte. Elle est du genre infatigable avec un arc greffé à son poing. C’est une guerrière amazone.

Mais tout d’abord, Thésée doit gérer la jeune désespérée – son nom est Héléna – et ses trois comparses tout aussi désespérés. : Hermia, Démétrius et Lysandre… Mais qui est qui ? Sans plaisanter, qui s’appelle quoi a toujours été l’aspect le plus ardu de cette pièce pour le spectateur. Juste pour information, Hermia est celle qui est adorée par les deux garçons au début puis rejetée tandis qu’Héléna est la mal aimée qui sera ensuite adorée par eux contre son gré. Seule la magie, et certainement pas les lois athéniennes, sera en mesure de démêler tout cela.

Scène 2

Titania et ses papillons font leur aérobic avant  d’aller au dodo, interrompues par des représentants du sexe fort, d’abord Puck et puis… non ! Pas Obéron. L’un des petits caprices assumés de la version Balanchine, qui déborde de duos, est que Titania ne danse jamais avec son légitime. Néanmoins, une ballerine peut avoir besoin  d’une présence masculine occasionnelle pour la soutenir. La solution choisie, que je trouve un peu bizarre, est de la coupler avec un gars sorti de nulle part. Le pas de deux est savoureux, mais vous ne recroiserez jamais le monsieur. Si ça peut vous aider de penser que Titania est tellement furieuse qu’elle s’est lancée dans une aventure extraconjugale, allez-y.

Scène 3

Entouré d’une nuée d’insectes dansants, Obéron boude. Un papillon danse énormément (son nom est « Papillon »). Mais voilà qu’il a une idée de génie : il est temps d’utiliser son arme secrète, la fleur au nectar si puissant qu’elle vous fait tomber violemment amoureux de la première créature que vous croisez. Il l’utilisera pour humilier sa femme cabocharde. Mais d’abord, il ordonne à Puck de l’utiliser pour mettre un peu d’ordre dans l’esprit de Démetrius, le garçon désiré ardemment par Héléna.

Mais voila, parce que Puck confond dans le programme lequel est Démetrius et lequel est Lysandre, le chaos s’ensuit, avec tous les quatre jeunes gens courant après ou fuyant l’autre. Désormais, Héléna est encore et toujours désespérée parce qu’elle a DEUX soupirants pour la tripoter et Hermia est en larmes.

Scène 4

Grandville : âne et chardon

Titania – je suppose qu’elle ne pouvait plus s’endormir après tout cet exercice – traîne avec ses copines et entame un solo. C’est ensuite le tour de Hermia. Et les artisans qui apparaissaient brièvement lors de l’ouverture y trébuchent de nouveau. Alors que la petite troupe traverse la scène, Puck en arrache le tisserand Bottom, et le transforme en âne. Ça c’est méchant, d’autant qu’à l’époque élisabéthaine, les ânes étaient réputés très libidineux !

Scène 5

Obéron surprend finalement Titania endormie, saupoudre la potion d’amour sur ses yeux et positionne stratégiquement Bottom. Le résultat est des plus charmants. Les mouvements de Titania et son mime sont remplis d’une immense tendresse, tandis que l’âne bâté se concentre sur les gratouilles et la tambouille. Leurs « amours » croisant les espèces sont bien innocentes. Elle le caresse comme s’il était son greffier et on pourrait presque l’entendre ronronner.

Scène 6

Vous vous souvenez d’Hippolyte, la fille à l’arc ? Eh bien, la voilà qui revient, dégainant les grands jetés et les fouettés dans tous les sens, accompagnée dans le petit matin glacé par une meute de chiens qui ondoie par-dessus les fumigènes. Thésée se retrouve nez à nez avec les quatre jeunes gens en colère. Obéron décide alors qu’il est temps de régler tout ça. Bottom perd son ânitude, Titania se réveille sous le regard interrogatif de son mari, prête à céder le petit page. Lysandre se relève amoureux de Hermia ; Démetrius ne cessera jamais d’aimer Héléna  (j’espère que j’ai bien tout compris). Thésée et Hippolyte décident d’organiser un mariage de groupe.

Entracte

Acte 2 (à peu près 30 minutes)

On entend la marche nuptiale (oui, celle-là même). Tout le monde est maintenant sur son trente-et-un classique (c.à.d les tutus). Et voilà pour l’argument. La scène est livrée à un flot de «divertissements ».

Dans le courant de l’action, votre cœur stoppera peut-être à la vue d’un pas de deux complètement infusé de lyrisme qui semble encapsuler tout la signification de l’amour véritable. C’est une démonstration magistrale de la manière dont l’âme et le corps peuvent trouver la paix et l’harmonie. Mais, bizarrement, il n’est dansé par aucun des danseurs que vous viendriez à reconnaître. Un nouveau couple est apparu, sorti de nulle part, et a commencé à danser. Pouf, comme ça ! Et ils n’ont même pas de nom. Ils sont identifiés dans le programme comme : « pas de deux ». Dans une histoire qui a déjà trop de personnages, je reste toujours perplexe face à ce choix d’ajouter un monsieur souteneur à l’acte 1 et un monsieur et madame allégorie de l’Amour à l’acte deux.

Cet interlude, je suppose, a permis à Balanchine de penser qu’il pouvait se dispenser de faire connaître la fin de l’histoire de Bottom et de ses amis. Ils disparaissent purement et simplement. Je pense que si vous avez jamais vu la pièce sur scène – ou toute autre de ses adaptations filmées, chantées ou dansées – vous conviendrez que la représentation par les artisans de la « courte et fastidieuse histoire du jeune Pyrame et de son amante Thisbé ; farce très tragique » pendant les célébrations de mariage est la chose la plus drôle que vous ayez jamais vu. Son absence me gène cruellement ici. S’il a été possible de trouver un moyen de faire entrer le chat botté par effraction dans le mariage de La Belle au bois dormant, alors pourquoi le maître de ballet n’a-t-il pas laissé ces gars revenir tituber sur scène ?

Grandville. La vie d’un papillon

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A Midsummer Night’s Dream plot summary

Grandville

Grandville : L’Amour fait danser les ânes

In Shakespeare’s giddily confusing original, a palette of castes and characters intersect, collide, and re-form under moonlit skies.

A Faerie Kinge and Queene squabble over who will get to keep a pretty boy as pet. Both assume that they deserve the prize. Poor pet.

Two young ladies and two young laddies, aristocratic but earthbound, assume they are/are not in love. Mistaken.

A duke (of Athens, no less) and his warrior bride assume that a new play would be just the dignified thing for their nuptial celebrations. Not the best of ideas.

A calamity of roughhewn craftsmen assume they can write that play — and even learn to act — all in one day. But they don’t.

Plus Puck, an elf, who assumes knows what he’s doing, but really doesn’t.

None of them ever really catches on to the fact that : « when you ‘assume,’ you make an ‘ass’ out of ‘u’ and ‘me.’”

Then there’s the real ass in the room, the enchanted and enchantingly silly Bottom the Weaver, whom Puck transforms into a donkey. Sweet and naïve Bottom will assume that a Faerie Queene doesn’t need magic to have the hots for him…

So let us look at Balanchine’s adaptation of this classic “from top to bottom” as it were.

Act 1 (about one hour).

Overture and Scene 1

Big butterflies and cute little fireflies prancing around with Puck, the imp, find their forest glade traversed by a variety of characters: a young woman semaphoring despair; a stumblingly drunk troupe of artisans; the faerie kinge Oberon and his queene Titania.

Titania and Oberon seem to be having a rather stately quarrel – she is clearly saying “no” a lot. You see, Oberon wants his wife to hand over her little page (usually costumed as an IndianIndian in a turban). He’s so patronizing, you might mistake him for her father. He doesn’t win this round.

Now yet another guy in a crown turns up. It’s Theseus, Duke of Athens. He’d like to be concentrating on his fiancé, another queen, Hippolyta. She’s the restless one with a hunter’s bow stuck in her fist: she’s a warrior Amazon.

But first Theseus has to deal with the desperate young woman – her name is Helena – and the plaints of her three equally desperate companions: Hermia, Demetrius, and Lysander…but who is who?  If Theseus looks a bit frustrated, perhaps you can sympathize. I’m not kidding, remembering who goes with what name has always been the hardest part of experiencing this play. For reference, Hermia is the one first adored by both of the boys, then rejected; Helena is the one first unloved by both and then loved too much by both for her own taste. It will take magic to disentangle this one, not Athenian law.

Scene 2.

Titania and her butterflies do a full aerobic workout before bedtime, interrupted by people of the male persuasion: first Puck and then…not Oberon. One of the deliberate quirks in Balanchine’s version, which overflows with duets, is that Titania never dances with her husband. Nevertheless, a ballerina still needs the occasional man to hold her up. The solution, which I find a bit odd, is to here have a random guy pop in out of nowhere to partner her. The pas de deux is quite juicy, but we will never see him again. If it makes sense to you that she’s so mad she’s having an affair, feel free to go with it.

Scene 3.

Surrounded by dancing insects, Oberon broods. One butterfly does a lot of dancing (the role is named “Butterfly”). He has a brainstorm: it is time to use his secret weapon, the flower with nectar so potent it makes you fall violently in love with the next creature you see. He will use it to humiliate his stubborn wife. But first he orders Puck to use it to put some sense into Demetrius, the boy Helena longs for.

Well, because Puck can’t tell from the program which one is Demetrius and which one is Lysander either, chaos ensues, with the four young people all either running at or away from each other. Helena is still desperate because she now has TWO partners pawing at her and Hermia is in tears.

Scene 4.

Grandville : âne et chardon

Titania – I guess she couldn’t fall asleep after all that exercise – wafts in with her ladies and launches into a solo. Hermia then has her turn. And the artisans who briefly appeared during the overture stumble back in. As the little crowd crosses the stage Puck plucks out the weaver Bottom, transforming him into a donkey. This is really mean, for in Elizabethan times donkeys were reputed to be extremely randy.

Scene 5.

Oberon finally catches Titania asleep, pops the love potion into her eyes and strategically positions Bottom. The result is utterly charming: her movements and mime filled with enormous tenderness, the bewildered ass seems to have his mind more on food and scratching. Their interspecies “love affair” is utterly innocent: she caresses him as if he were a beloved cat and the donkey practically purrs.

Scene 6.

Remember Hippolyta, the one with the bow? Well here she comes, shooting grand-jétés and fouettés all over the place, as a pack of hounds race with her through wafting dry ice. Theseus finds himself face to face again with the four angry young things. Oberon decides that it is time to fix everything. Bottom loses his ass-itude, Titania wakes up to Oberon’s bemused gaze, ready to surrender the little boy. Lysander wakes up in love with Hermia; Demetrius won’t stop loving Helena (I hope I got that right). Theseus and Hippolyta decide to host a group wedding.

Intermission

Act 2 (about 30 minutes)

We hear the Wedding March (yes, that one). Everyone is now in high classic attire (i.e. tutus). And that’s it for the plot. The stage is given over to a stream of “divertissements.”

In the midst of the action, your heart will stop as you witness an utterly meltingly lyrical pas de deux that seems to encapsulate the very meaning of true love. You will literally have to fight the urge to sigh out loud. It’s a masterpiece about how body and soul can find harmony and peace. But, oddly, it’s danced by none of the dancers you’d finally come to recognize. A new couple just appeared out of nowhere and started dancing. Poof! They don’t even have names, and are identified in the cast list as: “Pas de deux.” In a story that has too many people in it in the first place, I remain puzzled by the need to add a Mr. Prop-Up Partner in Act One and then a Mr. and Mrs. Allegory of Love in Act Two.

This interlude, I guess, let Balanchine feel he could avoid having to deal with finding a way to impart the end of the story about Bottom and his friends. They just disappear. I think if you have ever seen the play live – or any other cinematic, operatic, or choreographic adaptation of it — you will agree with me that the “performance” by the artisans of The most lamentable comedy and most cruel death of Pyramus and Thisby during the wedding celebration is just about the funniest thing you’ve ever seen in your entire life. I miss its absence terribly here. If a way could be found to sneak Puss and Boots into the action of Aurora’s wedding, then why did the dance-master not allow these guys to stumble back up on to the stage?

Grandville. La vie d’un papillon

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